Littérature -.

Conseillé par (Libraire)
15 février 2024

Conter ce qui compte

Geneviève Pruvost est sociologue, ses recherches portent sur la politisation du moindre geste et les alternatives écologiques.

Dans La subsistance au quotidien, l’auteure donne chair à la réalité d’un monde dont la radicalité est méconnue : le quotidien fondamentalement politique de paysans-boulangers à l’œuvre pour réenclencher des cycles d’abondance, les mains dans la terre.

Ce travail rend tangible des modes de production non-capitalistes,
organisés, nomades ou sédentaires, fédérés ou autonomes, bien loin des circuits mondialisés. L’alimentation est donc politique par nature.

Quelles graines ? Quelles techniques ? Quelles manière de vendre ? Quels types d’habitat structure l’intime et l’extime de ses paysans-boulangers ?

La subsistance au quotidien est le récit haletant d’engagements entiers, réfléchis, appliqués comme une piste praticable pour bifurquer, réparer, s’adapter et lutter contre la catastrophe environnementale.

À noter que les droits issus de la vente de cet ouvrage seront entièrement reversés à la Via Campesina, un mouvement international qui défend l’agriculture paysanne.

Julien

Sur le front, de la Syrie à l'Ukraine

Romain Huët

Presses universitaires de France

18,00
Conseillé par (Libraire)
15 février 2024

De personnes ordinaires, à combattants

Après deux ans d’invasion russe et dix ans de révolution syrienne plus tard, l’ethnologue Romain Huët est allé à la rencontre de celles et ceux qui ont fait le choix de prendre les armes, de passer de la vie civil à la vie militaire, avec pour mission de comprendre les ressorts de cette conversion et de ce que produit la violence, ou comment compose-t-on avec elle ?

L’auteur donne à lire une magnifique et puissante enquête aussi urgente que nécessaire.

Le livre est séquencé en chapitre avec un focus sur un.e combattant.e, une situation et plusieurs formes de violence, que ce soit dans le Donbass, dans les ruines d’Izioum, ou dans la Syrie d’El Assad.

R. Huët cherche à expliquer ce qui produit de l’adhésion à la guerre, les éléments, voire la philosophie ou la quête existentielle qui mènent des hommes et des femmes à risquer leurs vies, à tuer, à tout quitter pour s’engager.

On y explique que la guerre n’est pas nécessairement répulsive et qu’elle attire, aimante, mais mène irrémédiablement à un tunnel de désespoir.

Un ouvrage à lire car il lève peut-être un tabou : celui de la fascination des hommes pour la violence où plutôt une fascination des hommes pour voir et éprouver la violence.

Témoin embarqué dans deux conflits majeurs de notre temps et livre d’ethnologie contemporaine, La guerre en tête est sans doute une clé de compréhension factuelle, empirique et salutaire de deux conflits armés qui ébranlent le monde.

Julien

20,00
Conseillé par (Libraire)
9 février 2024

Des vies, que des vies, pas les mieux, pas les pires

Parce que "l'immigration" n'est pas un grand sac fourre-tout dans lequel on y mettrait tout le monde de manière indistincte, un parcours unique, une trajectoire unique.
Parce que derrière des chiffres, il y a des noms, des visages, des histoires, si différentes.
Parce que derrière ce grand mot qui effraie, il y a des hommes, des femmes, des enfants, d'autres que nous, différents, similaires.
Parce que mieux comprendre permet aussi de mieux accepter, mieux écouter, mieux ouvrir les bras et les yeux pour s'enrichir de tout ce que "l'Autre" a à nous offrir.

Rien de personnel est une conversation bienvenue avec un être passionnant, qui pose des questions, ouvre des voies, permet de ralentir (et on l'espère de stopper un jour) la course folle au chaos et à la peur.

Aurélie

15,50
Conseillé par (Libraire)
9 février 2024

Dans les forêts du Kamouraska

Si vous êtes lecteur·ice de Gabrielle Filteau-Chiba, vous connaissez son histoire, celle d'une jeune femme qui quitte Montréal pour passer un an dans une cabane au fin fond des forêts du Kamouraska, une vie rude et âpre, avec des températures qui peuvent descendre à -40° ! Vous connaissez son engagement pour protéger le vivant, les arbres, mais aussi les animaux et sa lutte contre le braconnage.

Si vous ne connaissez pas Gabrielle Filteau-Chiba, les mots précédents vous ont peut-être donné envie de la découvrir, et ce recueil de poésie "La Forêt Barbelée" est une excellente porte d'entrée dans son univers.

Elle y déploie une poésie qui convoque une mythologie païenne, instinctive, voire naïve. Mais d'une grande force, avec des éléments de tension. Dans cette immensité où le blanc de la page rejoint celle de la neige et où les mots sont comme des arbres géants auxquels s'accrocher pour ne pas se perdre, derrière lesquels se cacher pour observer. D'un "Aère tes esprits", elle nous encourage à être à l'affut, mettre ses sens en éveil. Et les sons sifflent comme un blizzard qui s'immisce dans les interstices.

D'une beauté folle, à découvrir absolument !

Aurélie

Bayard Graphic'

22,00
Conseillé par (Libraire)
30 janvier 2024

Des bébés parfaits

À travers son histoire personnelle, celle de sa mère née en Norvège en 1944 dans un Lebensborn, Isabelle Maroger raconte ce que furent ces maternités où des milliers d'enfants naissaient, sélectionnés par le parti nazi pour perpétuer la "race aryenne".

Dans cette bande dessinée, elle raconte l'enquête de sa mère pour retracer ses origines, découvrir son histoire. Une histoire où il n'y aurait pas les salauds d'un côté et les gentils de l'autre mais une réalité bien plus complexe.

Un livre passionnant et émouvant sur un aspect peut-être moins connu de la Seconde Guerre Mondiale.

À découvrir !

Aurélie