Edmond

Alexis Michalik

Rue de Sèvres

  • Conseillé par (Libraire)
    23 mai 2020

    Edmond

    Paris, décembre 1895. La célèbre actrice Sarah Bernhardt joue « La princesse lointaine », pièce d’un jeune poète inconnu, Edmond Rostand. La salle est comble, mais le public s’ennuie. A la fin du spectacle, les critiques fusent et Edmond est raillé. Dépité, ruiné, et endetté l’inspiration ne lui vient plus...
    Deux ans plus tard, Sarah arrive en trombe dans l’appartement d’Edmond : elle lui propose (impose?) une rencontre avec l’acteur du moment, Constant Coquelin : le rendez-vous est fixé pour l’après-midi même au Théâtre de la Porte Saint Martin. Edmond, qui n’a rien écrit depuis deux ans, a donc deux heures devant lui pour trouver une idée géniale de pièce à proposer à Coquelin ! Sur le lieu du rendez-vous, il improvise des vers avec les éléments qui l’entourent, et Coquelin lui commande une pièce en trois actes… une aubaine pour Edmond Rostand !
    Il va alors devoir improviser en trois semaines une pièce complète, et s’accommoder d’une actrice capricieuse, d’un second rôle pas vraiment doué pour la scène, de producteurs et créanciers plutôt sceptiques, d’une femme jalouse,… Pas facile pour Edmond de tout concilier et de convaincre son équipe ! Il va cependant continuer contre vents et marées l’écriture et la mise en scène de « Cyrano de Bergerac », qui deviendra la pièce préférée des Français !
    Léonard Chemineau nous avait déjà conquis avec « Le travailleur de la nuit », sur un scénario de Matz. Avec « Edmond », l’auteur adapte en bande dessinée la pièce de théâtre éponyme d’Alexis Michalik de 2016, qui a remporté cinq molières.
    « Edmond » nous conte la genèse romancée de « Cyrano de Bergerac » en nous faisant découvrir l’envers du décor. L’auteur nous présente des personnages extravagants et attachants dans une histoire humoristique mais également touchante. La mise en scène de Léonard Chemineau sert l’histoire avec efficacité et justesse ; ses décors théâtraux et les costumes avec lesquels il habille ses personnages sont tout simplement grandioses !
    Autant vous dire que chez Matière Grise, nous avons adoré ce one-shot dynamique, plein de suspens et de coups de théâtre


  • Conseillé par (Libraire)
    10 décembre 2018

    Epoustouflant !

    Mettre en BD une pièce de théâtre est une chose rare. Quand cette pièce, « Edmond », est la pièce de théâtre de la décennie, la gageure est encore plus difficile. Léonard Chemineau avec maitrise et fidélité réussit ce passage de la scène au papier. Époustouflant.

    Novembre 2017. Théâtre de la Porte Saint Martin. Les décolletés pigeonnants sont au balcon. L’amant se cache. Les portes claquent. Le public debout applaudit.
    Novembre 2018: les traits de crayon serrent les tailles dans d’étroits corsets. La maîtresse dans une bulle exprime son désir: « Chhh … ». Les pages claquent au rythme d’une lecture effrénée. La critique est unanime.
    Un an après le succès total de « Edmond » d’Alexis Michalik qui récolta cinq Molière, Léonard Chemineau réussit à la perfection l’adaptation en BD de cette pièce de théâtre au rythme endiablé et aux mille rebondissements.

    La pièce de Michalik racontait la création de l’oeuvre majeure d’Edmond Rostand, le fameux « Cyrano de Bergerac » écrit en moins de trois semaines alors qu’il est vrai, « Molière a bien monté Tartuffe en 8 jours ». Paris, décembre 1897, Edmond Rostand vient de subir un terrible échec avec « La princesse lointaine ». Ruiné, Edmond tente de convaincre un grand acteur en vogue de jouer dans sa future pièce, une comédie héroïque, en vers. Seul souci : elle n’est pas encore écrite. Faisant fi des difficultés drôles ou dramatiques mais infinies, Edmond se met à écrire cette oeuvre à laquelle personne ne croit. Le bruit, l'agitation frénétique sans repos, Léonard Chemineau a réussi par son dessin clair et classique a le restituer en mettant ses couleurs directes en page de manière sage au départ, comme pour poser le décor, avant d’insuffler un rythme effréné à ses dessins qui explosent et virevoltent pour jaillir notamment en deux double-pages magistrales. Le contexte de l’époque est parfaitement restitué dans le dessin de lieux et de costumes magnifiés par la précision du trait.
    Alors comme au théâtre, les regards amplifiés par le coup de crayon sont faits pour être décelés au dernier rang. Comme au théâtre les gestes brassent impunément l’air. Comme au théâtre, quand la pièce est réussie, les vivats de la foule font se baisser les acteurs sous la lumière. Comme au théâtre, le lecteur peut applaudir dans son fauteuil.

    Passer des planches aux planches c’est que cette BD réussit à merveille avant que Edmond ne soit porté à l’écran, comme le prévoyait l’écriture initiale.


  • Conseillé par
    11 novembre 2018

    Paris, 1897, Edmond Rostand est un auteur de théâtre qui n'a écrit que des fours, même s'ils sont joués par la grande Sarah Bernhardt. Un jour, elle débarque chez Rostand et lui annonce qu'il doit écrire une pièce pour l'acteur de l'époque Constant Coquelin. Sans la moindre idée en tête, Edmond Rostand qui parvient à peine à nourrir sa femme et ses deux enfants, va voir Coquelin et, en chemin, s'arrête dans un café tenu par Honoré, un homme noir épris de poésie. C'est là, en entendant une tirade d'Honoré, puis en s'inspirant de la vie de Cyrano de Bergerac, qu'il a l'idée de ce qui deviendra le plus grand succès du répertoire français.

    J'avais adoré "Edmond" d'Alexis Michalik, et je n'avais pas vraiment d'appréhension à l'ouverture de l'adaptation en bande dessinée. D'abord parce que Léonard Chemineau, je l'ai déjà lu en collaboration avec Matz dans l'excellent "Le travailleur de la nuit" et ensuite, parce que les premières pages tournées, le charme agit et je n'ai pu m'empêcher d'aller au bout rapidement, quitte à relire en prenant plus mon temps pour bien voir les détails.

    J'aime beaucoup les dessins et les couleurs qui collent parfaitement à l'époque décrite. Léonard Chemineau joue avec les tailles des cases, parfois classiques, parfois une seule par page avec un encadré à l'intérieur, ou encore, très hautes -pour la scène du balcon et même totalement libres pour la dernière scène de la pièce.

    L'histoire est donc celle de la genèse de "Cyrano de Bergerac". Alexis Michalik racontait comment Edmond Rostand s'était inspiré de ce qu'il voyait et entendait autour de lui pour créer ses personnages, son intrigue. La BD rend tout cela merveilleusement bien. Tous les ingrédients sont présents : l'amour, la jalousie, l'action, l'angoisse du créateur, le stress nécessaire pour monter un spectacle en peu de temps, ... C'est virevoltant, enthousiaste, rapide, drôle, frais.

    Que demander de plus ? En fait, il ne me reste plus que la pièce à aller voir, tout le reste je l'ai fait et à chaque fois, c'est un coup de coeur.